D’après une étude de Linkedin pour « Le Monde Campus » menée en 2016, les développeurs web sont le deuxième métier le plus recherché par les recruteurs, derrière celui de développeur logiciels. Or derrière ce terme un peu générique se cachent des réalités très diverses.

La star des startups

L’appellation de développeur full-stack est apparue sur le marché du travail en 2008. C’est aux Etats-Unis que les ingénieurs de Facebook ont utilisé cette expression dans un de leur post.

Facebook a été la première entreprise à en faire la promotion et à rechercher ce type de profil. A cette époque, les développeurs privilégiaient la spécialisation, censée leur apporter une certaine expertise et donc une meilleure rémunération.

Dès leur apparition, les profils de développeurs full-stack étaient très prisés. Ils le restent encore aujourd’hui, notamment auprès des startups, qui d’un point de vue économique, ne peuvent pas se permettre d’embaucher plusieurs développeurs spécialisés, et préfèrent donc ces profils, qui ont une bonne maitrise de l’environnement global du code.

Pour être développeur full stack, il faut bonne maitrise de l’environnement global du codeLes profils de développeurs full-stack sont toujours autant prisés

Au four et au moulin

Outre cet aspect, les qualités de « couteau suisse » du développeur full-stack lui permet d’intervenir sur de multiples technologies et problématiques. Le fait d’avoir un développeur polyvalent qui gère le projet et comprend l’ensemble des enjeux techniques, permet de faciliter le dialogue avec le reste des équipes.

Du fait de leur rareté, on les surnomme les « licornes » sur le marché du travail. Leur polyvalence étant très recherchée, ils sont difficiles à trouver et à recruter. Souvent, parce qu’ils sont déjà en poste, il faut donc réussir à les débaucher, en leur proposant un salaire attractif. Selon une étude menée par Urban Linker en 2017, un développeur full-stack junior en Ile de France, peut prétendre à un premier salaire entre 38 et 44k€. Ce qui pour un profil junior reste assez conséquent.

 

La grande illusion ? 

Cependant le surnom de « licorne » n’est pas anodin. En effet les développeurs full-stack ont aussi la réputation d’être un simple       « mythe ». Les compétences nécessaires pour se prétendre full-stack sont tout simplement considérées comme trop importantes et trop nombreuses pour qu’un développeur puisse revendiquer les maitriser toutes.

Les problématiques du front-end et du back-end sont en effet jugées trop différentes pour être compatibles. Le front-end se focalise sur le design, le responsive et la compatibilité du site sur l’ensemble des serveurs (exemple du Java, qui ne fonctionne pas de la même manière sur Linux et Windows). Le back-end se concentre davantage sur la robustesse et la sécurité du site. Le développeur full-stack se doit donc de gérer l’ensemble de ces paramètres, mais aussi d’autres outils de développement tels que les différents serveurs/réseaux, l’environnement de stockage, les API et leur fonctionnement, la compréhension des besoins clients,... Toutes ses compétences semblent presque impossible à maitriser pour une seule personne !

Un autre aspect à prendre en compte, est l’obsolescence des frameworks et librairies utilisées. Un langage tel que Javascript a une durée de vie moyenne de 3 ans.

 

Des développeurs en apprentissage permanent 

Chaque année en juillet, l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE) publie un classement des meilleurs langages selon divers critères : popularité, langages les plus demandés par les employeurs, meilleurs langages pour le développement de sites et applications web pour le développement d’applications mobiles,….  Un langage comme Python ne figurait qu’à la quatrième place en 2015, avant de passer à la première place en 2017. 

Le développeur se doit donc d’être à l’affût de l’évolution de l’ensemble des langages et librairies qu’il utilise. De ce fait, un développeur full-stack, même s’il dispose de compétences multiples, ne pourra malheureusement pas disposer d’une expertise totale des outils.

Si un développeur veut devenir expert, il faut qu'il se spécialise en front end ou back endLa tendance semble désormais à la spécialisation

Du fait de leur rareté et de leur polyvalence, les profils de développeurs full-stack sont aujourd’hui très recherchés sur le marché du travail. Cependant, si le développeur souhaite devenir expert sur une partie du site, il est préférable qu’il privilégie soit le front, soit le back.

 

Le pari de l'hyper-spécialisation 

D’autant que certains domaines, comme le milieu bancaire, dont la tendance est de développer de plus en plus de fonctionnalités pour ses clients directement en ligne, privilégient davantage des profils spécialisés. En effet en front, les banques ont besoin d’une interface simple, qui puissent s’utiliser sur tout les supports (téléphones, tablettes, ordinateurs). Au niveau back, elles ont besoin de sécuriser les données des clients. 

Quoiqu’il en soit, que les développeurs soient spécialisés en front, en back ou full-stack, ils ont de beaux jours devant eux sur le marché du travail !

 

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