Être conseiller financier est un métier passionnant... et délicat.
Certaines erreurs peuvent avoir des conséquences importantes pour vos clients comme pour vous-même ou pour votre banque. Voici un petit panorama des risques principaux et des principes de prévention à mettre en place pour les éviter.
L’AMF a pour mission d’assurer le contrôle des marchés financiers et des pratiques de ses acteurs. À ce titre, elle a le pouvoir d’effectuer des contrôles et des enquêtes afin de s’assurer de l’application des règles qu’elle édicte.
En cas d’infraction, l’AMF peut sanctionner l’établissement ou l’individu : avertissement, blâme, suspension temporaire ou définitive d’activité, ainsi que des amendes.En 2016, les sociétés Global Patrimoine Investissements et Kalys Investissements ont ainsi été condamnées pour non respect du devoir de conseil. L’AMF avait été alertée par la vente d'un grand nombre de produits Girardin (défiscalisation par des investissements industriels en Outre-Mer, permettant une réduction importante des impôts sur le revenu).
Après enquête, il s’est avéré que de nombreuses infractions avaient été commises : les fonds des investisseurs transitaient directement par leurs caisses, les clients n’avaient reçu aucun des documents obligatoires, les promesses de rendement étaient fausses, et les brochures étaient mensongères. Les sociétés ont été condamnées à verser 200 000 € et 500 000 €, et Louis Sanguinetti, président de Kalys Investissements a également reçu une amende de 30 000 €, ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité de CIF (Conseiller en Investissement Financier) pendant 3 ans.Un client individuel ou institutionnel peut porter plainte contre un conseiller ou un établissement financier.
La Chambre de Commerce étudie le dossier, et une condamnation peut être prononcée si l'on reconnaît un délit intentionnel tel que l’escroquerie, le blanchiment ou l’abus de confiance.
Depuis l’arrêt BUON du 11 novembre 1991, il peut aussi y avoir des poursuites en dommages-intérêts pour défaut d’information : l’intermédiaire a en effet un devoir d’alerte, et doit s’assurer que son client est informé des risques, et a compris ses investissements.
Le plus gros risque que l’on court en donnant un mauvais conseil financier est le risque de réputation.
En effet, la majeure partie de la clientèle est faite ou défaite par le bouche à oreille.
Selon une étude récente du cabinet Aprédia, 93% des nouveaux clients des conseillers en gestion de patrimoine indépendants arrivent par recommandation. Si votre client vous rend responsable d’une perte financière, il peut vous causer beaucoup de tort.
Une mauvaise réputation professionnelle peut également vous porter préjudice lors de la recherche d’un nouvel emploi. L’AMF a recensé moins de 13 000 CIF à travers toute la France en 2017, toutes spécialisations confondues : un gros village en quelques sortes.
Dans un secteur où les relations sont aussi étroites, tout manquement peut avoir des répercussions durables sur une carrière.
L’AMF est en train de durcir les procédures attachées au métier. Il est donc essentiel de veiller à les suivre, et donc systématiquement :
Des processus de contrôle interne doivent être mis en place par le responsable de la conformité et du contrôle interne (RCCI), lui-même accrédité par l’AMF. Ils permettent de vérifier l’adéquation des pratiques internes, et de minimiser les conséquences en cas de non-respect des obligations d’un conseiller.
Des contrôles peuvent être établis par l’AMF, qui s’attache notamment à vérifier que les obligations d’information sont bien remplies, et peut demander l’accès aux notations faites sur les clients, et les communications établies.
Le conseil financier est une profession qui dispose de plus en plus d’outils numériques d’archivage et de reporting. Sachez les utiliser pour fiabiliser vos informations, et conserver des dossiers clairs et à jour.
Depuis 2016, il est obligatoire de passer un examen accrédité par l’AMF afin de prouver l’existence des connaissances minimales liées au métier de CIF. Il est également fortement recommandé de suivre des formations annuelles, adaptées au niveau et à l’activité exercée.
C’est maintenant une obligation de simplifier les propositions d’investissements pour qu’elles soient compréhensibles par tout client, même néophyte. Les plaquettes présentant les différents investissements doivent être accessibles à tous.
Bien connaître chacun de vos clients est nécessaire, afin d’être sûr de répondre à leurs besoins. Gagnant du Global Fintech Challenge en partenariat avec BPCE, Neuroprofiler propose ainsi un outil d'évaluation du profil des investisseurs.
Il faut avoir conscience qu’un client informé est un client conscient et content. Le temps passé à lui expliquer ses placements ne sera jamais du temps perdu.